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Crasse-Tignasse



Témoignages "vingt ans après" (recueillis en 2004)

Eugénie Obolensky et Nicolas Bovesse, aujourd’hui 21 et 27 ans, ont vu Crasse-Tignasse lorsqu’ils en avaient 6 ou 7. Pour Simon, c’est un peu différent. Sa maman s’appelle Carine Ermans, son papa Mark Elst et s’il a vu le spectacle a de multiples reprises, il l’a aussi vécu bien au chaud dans le ventre maternel. Nous les avons réunis pour évoquer un spectacle dont ils n’ont rien oublié.

Eugénie Il y a quelques histoires qui m’ont marquée. Celle du petit garçon qui ne mange pas sa soupe et qui devient de plus en plus maigre pour devenir une tombe. L’histoire du petit garçon qui se fait couper les pouces et Crasse-Tignasse aussi. J’ai fait pas mal de cauchemars avec lui.
Nicolas C’est vrai que ce sont les histoires les plus marquantes avec celle de la fille aux allumettes.
Eugénie Ah oui... La petite fille qui brûle et tout d’un coup, on ne voit plus que ses petits souliers... Il ne restait que ses petits souliers et un tas de cendres. Oui, je me souviens.
Simon C’est marrant parce que j’ai l’impression de m’en souvenir moins bien que vous alors que je l’ai vu beaucoup plus souvent. Je me souviens très très fort des titres, de petits détails mais pas vraiment de l’ensemble. Des trucs un peu magiques comme le bol de soupe qui se vidait petit à petit. C’était une soupe verte.
Nicolas Ce que j’aimais vraiment dans ce spectacle c’est que ça parlait des choses à ne pas faire avec une morale au bout mais une morale un peu sournoise un peu ironique. La manière dont c’était interprété - le charisme des voix - faisait que justement on sentait qu’on pouvait quand même faire des bêtises. Ca permettait de parler des thèmes importants de l’enfance.
Eugénie Chez moi, mon frère suçait son pouce et ne voulait pas manger sa soupe et donc c’était un peu le prétexte ma mère disait : "Tu as vu Crasse-Tignasse, fais gaffe à toi". Et comme ça le faisait vraiment flipper, il fallait chaque fois lui dire que ce n’étaient que des histoires et qu’on n’allait pas lui couper son pouce. Quand on a 5 ou 6 ans, on y croit mais c’est gai d’y croire.
Nicolas Oui, c’est comme les contes pour les enfants qui font peur. Dans Crasse-Tignasse, j’aimais bien le côté très léger comme ça et puis tout d’un coup le côté grave qui arrivait. Je me rappelle que ça commençait par une petite chansonnette avec des anges et puis brusquement, on voit cet espèce de personnage de Crasse-Tignasse avec ses cheveux ébouriffés et ses ongles crasseux qui arrive en ombre avec la chanson très rythmée où on dit : "Regardez comme il est laid". C’était très impressionant au niveau de l’image. Ces histoires assez noires ou ironiques ou caustiques, les trucages, les effets, la musique tout faisait que c’était un univers très complet et assez intéressant sur le plan visuel.
Simon Moi c’était vraiment les techniques utilisées, les mécanismes dont je me souviens. Le bruit du vent, les petits poissons, les petites étoiles, le décor qui bougeait. Et puis, regardez, je me suis fameusement laissé pousser les ongles et les cheveux. Je ne sais pas du tout si ça un lien avec Crasse-Tignasse mais ... J’espère que je lui ressemble pas trop.
Nicolas Finalement, il est plutôt sympathique comme personnage.
Simon Oui, enfin... Je ne sais pas, je n’ai pas une immense sympathie pour lui...
Eugénie En tout cas, je connais plein de gens qui ont vu le spectacle et qui s’en souviennent très bien. Ils disent tous : "Ah... Quelle histoire horrible mais quel chouette spectacle".

Le Tanneur – N°14 – décembre 2004 Propos recueillis par Michel Steyaert


Theâtre du Tilleul / 

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